Plan d'investissement dans les compétences : bilan à mi-parcours
 

Plan d'investissement dans les compétences : bilan à mi-parcours

par Gip Alfa Centre-Val de Loire (ALB).
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Un bilan à mi-parcours du Pacte d’Investissement dans les Compétences 2018-2022 s’est tenu le 12 avril 2021 en distanciel avec Carine SEILER, Haut-Commissaire aux compétences, accompagnée de son équipe.

Les structures et organisations du quadripartisme prenant part à la mise en œuvre des actions financées par le PIC et les Pactes Régionaux d’Investissement dans les Compétences, étaient conviées à cette présentation. A ce titre, 60 participants, composés de membres de l’Etat, des Régions et des syndicats professionnels salariés et employeurs assistaient à ce premier bilan.

 

Amplifier l’effort de formation vers les personnes éloignées de l’emploi

A partir de 2019, les chiffres montrent plus d’un million d’entrées en formation chaque année du public des demandeurs d’emploi, un niveau jamais atteint en France. 40 % de ces entrées sont directement imputables au Plan d’investissement. Pour Carine SEILER, l’objectif final de 2 millions d’entrées en formation sur la période du PIC sera atteint. Elle souligne par ailleurs qu’il n’a pas été observé d’effet de "vases communicants" entre les différentes voies de formation car dans le même temps, le nombre d’apprentis et le recours au compte personnel de formation CPF progressent également fortement. Le taux d’accès à la formation pour ces publics passe ainsi de 13,2 % en 2018 à 15,4 % : une progression de 2 points.

Alors qu’en 2015, 1 chômeur sur 10 accédait à la formation, c’est près d’1 chômeur sur 6 qui y accède en 2020.

 

Cette progression du taux d’accès à la formation profite également aux personnes peu ou pas qualifiées en recherche d’emploi, avec un taux majoré de 2,2 points entre 2018 et 2020, pour atteindre 15,4 %. Le niveau infra bac d'accès à la formation n'est plus en décrochage par rapport aux niveaux bac et +.

 

Alors que l’ensemble des tranches d’âges sont touchées par la hausse du taux d’accès à la formation, les jeunes enregistrent la plus forte progression, avec un taux d’accès à la formation de 17 %, contre 15 % pour l’ensemble des autres classes d’âge. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces chiffres : le renforcement de l’offre d’accompagnement et d’insertion pour les jeunes avec la généralisation de la Garantie jeunes en 2017 et le développement du Service civique, le développement d’autres voies d’accès comme l’apprentissage, la baisse relative du nombre de décrocheurs scolaires ou encore une baisse du nombre de jeunes en recherche d’emploi sur la période 2015 / mi-2020.

 

Publics et secteurs prioritaires

Parmi les publics prioritaires du Plan d’investissement dans les compétences, on observe globalement une hausse dans l’accès à la formation des demandeurs d’emploi. Cette hausse est particulièrement élevée pour les bénéficiaires du RSA et dans une moindre mesure pour les habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Cependant, les personnes en situation de handicap et les habitants des zones de revitalisation rurale (ZRR) affichent une baisse dans la part des accès à la formation parmi les demandeurs d’emploi des catégories ABC.

Sur l’ensemble des entrées en formation, on remarque que la part des habitants des ZRR a progressé.

 

3 secteurs prioritaires, visés dans le cadre du plan de relance 2017-2020 montrent une augmentation des entrées en formation. On retrouve les métiers du numérique, de la transition écologique ainsi que les métiers prioritaires de l’industrie.

A partir de 2021, l’accent est porté sur le secteur de la santé et du soin.

 

Des formations plus longues et certifiantes

Dans le cadre de l’enquête Post Formation effectuée auprès des sortants de formation (Dares), on observe une progression des indicateurs de qualité des parcours. Les positionnements à l'entrée en formation se développent, les formations sont plus individualisées, il y a davantage de périodes de formation en entreprise et l’accompagnement des stagiaires est plus fréquent.

 

8 stagiaires sur 10 obtiennent, à l’issue de leur formation, la certification qu’ils visaient (totalement ou partiellement).

 

Alors que l’on observe une augmentation de la durée des formations avec une moyenne de 538 heures, les formations sont également davantage certifiantes : 4 formations sur 10 visent l’obtention d’une certification.

 

Les impacts de la crise

Certains indicateurs ont été directement impactés par la crise sanitaire survenue à la fin du 1er trimestre 2020. C’est le cas pour le taux d’abandon ou encore le sentiment d’utilité de la formation.

 

Au début du PIC et jusqu’à la crise, la part des stagiaires ayant obtenu la certification était en progression de près d’un point par rapport à la situation précédente. Une baisse de 5 points fait suite à la période de crise, en partie en lien avec la période de confinement.

L’effet crise se fait également ressentir sur le taux d’accès à l’emploi 6 mois après la formation, qui, jusqu’en 2020, progressait pour atteindre 57,6 % (+ 1,5 pts) et qui a fortement chuté à l’aube de la crise sanitaire pour atteindre 50,8 %.

 

Pour Carine SEILER, 18 mois avant la fin du PIC, il est important de poursuivre le travail de capitalisation et d’information sur les innovations en région, démarré tout début 2020. La haut Commissaire aux compétences projette d’organiser une revue de projets à la mi-année 2021. Afin de pouvoir obtenir plus de retours d’expériences sur les projets, elle souhaite également une accélération des travaux d’évaluation ainsi qu’une présentation avec échanges autour des principaux enseignements sur les grandes étapes du PIC, dans le cadre de France Compétences.

 

En savoir plus :

 

> Télécharger le bilan à mi-parcours du Pic