Pépite : des entreprises régionales imaginent un dispositif de formation et de recrutement
 

Pépite : des entreprises régionales imaginent un dispositif de formation et de recrutement

par Kogito.fr pour le GIP Alfa Centre. Le 20/09/12 12:08. Localisation : 41.
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Métiers en tension dans la métallurgie
Pour recruter les salariés qu’ils peinaient à trouver, 4 industriels du Loir-et-Cher ont participé à la création d’un dispositif innovant, en partenariat avec les acteurs publics de l’emploi.

Une pénurie de main d’œuvre qualifiée et motivée

"L’industrie souffre d’une mauvaise image : travail pénible, machines sales, bruit, petits salaires. La réalité est aujourd’hui pourtant bien différente !" affirme Marcel Docteur, DRH de l’entreprise romorantinaise Caillau. Cette société spécialisée dans la fabrication de colliers de serrage pour l’automobile et l’aéronautique emploie 365 salariés. Une production qui exige le savoir-faire de nombreux tourneurs-fraiseurs. Problème : les candidats sont très peu nombreux et les rares prétendants manqueraient sérieusement de motivation. "Depuis plusieurs années, nous faisons face à une véritable pénurie. Nos besoins sont croissants et nous devons également faire face aux départs en retraite de nos salariés, poursuit Marcel Docteur. Chez nous, 27% des employés ont plus de 50 ans, 20% plus de 55 ans." Même constat chez SMOP (Société de Mécanique et Outillage de Précision), Senior Aerospace Ermeto et Girot, trois entreprises de la région également à la recherche d’usineurs, de tourneurs-fraiseurs. Conséquence : "Puisque nous étions dans la même situation, nous avons décidé de nous épauler pour trouver ensemble une solution."

Privilégier les aptitudes aux diplômes

Avec l’aide de Centre RH, un cabinet de ressources humaines, les dirigeants des 4 entreprises ont imaginé un dispositif de formation et de recrutement. Son nom : Pépite, pour Professionnalisation et Emploi pour l’Intégration des Talents en Entreprise. "L’intitulé n’a pas été choisi au hasard car ces entreprises cherchent de véritables talents" souligne Christelle Gasnier, responsable du projet chez Centre RH. Ouvert à tout public, notamment aux demandeurs d’emploi, le dispositif débute par des visites d’entreprises afin d’apprécier la réalité du terrain et d’éviter ainsi de se tromper de voie. Partenaire du projet, Pôle emploi met alors en œuvre sa méthode de recrutement par simulation : "Il s’agit de ne pas tout miser sur le curriculum vitæ mais de vérifier, par une série de tests, les aptitudes des candidats à travailler sur un poste de tourneur-fraiseur, à adopter les bons gestes, etc." Les personnes retenues bénéficient ensuite d’une préparation opérationnelle à l’emploi (POE) pendant 2 mois. Objectif : "Consolider le projet professionnel et commencer à travailler sous la houlette des organismes de formation." A l’issue de cette étape, les personnes sont embauchées en contrat de professionnalisation d’un an. Pendant 12 mois, les stagiaires ont donc le statut de salariés et sont rémunérés. Ils peuvent ensuite prétendre à un contrat à durée indéterminée au sein de l’entreprise.

Un dispositif qui a de l’avenir

Au sein de la première promotion de Pépite, 18 personnes suivent actuellement une préparation opérationnelle à l’emploi. Anciens gendarmes, viticulteurs, aide-soignantes, hôteliers, ils devraient prochainement rejoindre des postes de tourneur-fraiseur. "Cette expérience nous a appris qu’auparavant, nous étions, peut-être, trop restrictifs dans notre recherche de salariés, analyse Christine Philibert, chargée de recrutement et responsable de formation au sein de l’entreprise Caillau. Avec Pépite, nous nous sommes ouverts à d’autres profils tout aussi intéressants." Le dispositif devrait être étendu à d’autres métiers : "Les entreprises vont avoir besoin de nouveaux profils, c’est la raison pour laquelle nous espérons pérenniser Pépite, explique Christelle Gasnier de Centre RH. Nous encourageons les dirigeants et les fédérations professionnelles intéressés à rejoindre le mouvement." L’appel est lancé.

Le dispositif Pépite a été accompagné et financé par la DIRECCTE. Ont également participé à son financement : les entreprises participantes, Pôle emploi, la Maison de l’emploi du Blaisois (MDE), l’Adefim Région Centre. La Maison de l’emploi du Blaisois (MDE) est intervenue dans le recrutement, elle assurera le pilotage et le suivi de l’opération à la suite Centre RH.

Quelques liens pour aller plus loin

La préparation opérationnelle à l’emploi (POE)
Le contrat de professionnalisation
DIRECCTE Centre
Maison de l’emploi du Blaisois (MDE)
ADEFIM Région Centre
La méthode de recrutement par simulation (Pôle emploi)
Centre RH


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