Accompagner les jeunes les plus en difficulté
 

Accompagner les jeunes les plus en difficulté

par Direccte (PD). Le 03/03/15 14:28.
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Avec plus d’un jeune sur quatre au chômage, la région Centre, comme onze autres régions françaises, se voit accorder pour la période 2014-2015 de nouvelles aides au titre de "l’Initiative Européenne pour la Jeunesse" (IEJ).

Celles-ci visent à favoriser l’emploi des jeunes NEET (sans emploi et ne suivant ni études ni formation), soit près de 37 000 jeunes en région. La DIRECCTE Centre a lancé le 13 octobre dernier un appel à projets afin de mobiliser au plus tôt ces fonds communautaires.

"Cet appel à projets doit permettre la mise en œuvre de démarches d’accompagnement innovantes, adaptées aux spécificités des jeunes NEET" précise Philippe Raux, chef de la mission FSE à la DIRECCTE Centre. "Le but est de leur proposer, dans les 4 mois suivant la perte de leur emploi ou leur sortie du cursus scolaire ou universitaire, une solution concrète : un emploi, un stage, une formation ou un contrat d’apprentissage."
Tous les organismes œuvrant pour l’insertion des jeunes en région Centre (missions locales, chambres consulaires, associations, collectivités, …) sont habilités à répondre avant le 30 septembre 2015 à cet appel à projets doté au total de 10,4 millions de crédits. Les projets retenus seront cofinancés à hauteur de 92 % maximum par les fonds européens sachant qu’un système d’avance (préfinancement) de ces fonds, de l’ordre de 40 à 50 %, est mis en place afin de ne pas pénaliser les petites structures n’ayant pas de trésorerie suffisante.
En région Centre, où le niveau de qualification des jeunes a toujours été plus faible qu’au niveau national, la crise de 2008 n’a fait qu’accentuer le mouvement de désindustrialisation en cours depuis une quinzaine d’années. La construction, autre secteur employeur de jeunes, a enregistré pour sa part une forte diminution de l’emploi. Résultat : les jeunes, à fortiori ceux n’ayant aucun diplôme, ont de plus en plus de difficultés à s’insérer sur le marché du travail. Agir en leur faveur apparaît donc aujourd’hui plus que jamais nécessaire si l’on veut éviter leur exclusion professionnelle mais aussi leur isolement social, le taux de pauvreté pour cette classe d’âge ayant lui aussi beaucoup progressé.


Un repérage des jeunes NEET parfois difficile

Le premier challenge est d’identifier tous ces jeunes "dans la nature", notamment ceux en situation de décrochage scolaire ou ceux, sans qualification, ayant rompu le contact avec les opérateurs du service public de l’emploi (Pôle emploi, missions locales, …). Certes, différents dispositifs de repérage existent déjà tels que les "plates-formes de suivi et d’appui aux décrocheurs" initiées par l’Education nationale ou la journée défense et citoyenneté organisée par le Ministère de la Défense. Mais encore faut-il que toutes les informations ainsi collectées soient partagées avec tous les professionnels de l’insertion d’un même territoire. Il est demandé également de repérer les jeunes NEET dans les quartiers de la politique de la ville qui ont toujours enregistré des taux de chômage supérieurs à la moyenne. Tout repérage, si possible précoce, doit être immédiatement assorti d’un accompagnement et suivi personnalisé du jeune.

 

Priorité à l’accompagnement renforcé

Il appartient à la structure accompagnante, bénéficiaire de fonds européens, de formaliser par écrit avec le jeune son engagement à suivre un parcours d’insertion personnalisé, combinant actions individuelles et collectives. Techniques de Recherche d’Emploi, maîtrise d’internet, prestations destinées à lever les freins à l’emploi, à la mobilité, mais aussi à valoriser l’image de soi… tous les outils existants peuvent être mobilisés, y compris des actions de formation financées par le Conseil régional.


Une immersion en milieu professionnel à privilégier

"Le cahier des charges de l’IEJ insiste également sur la nécessité de privilégier toutes les opportunités de mise en situation de travail, même de courte durée" précise Marika Petit, chef du service "Accès et retour à l’emploi" à la DIRECCTE Centre. "Il s’agit en effet que le jeune s’inscrive dans une dynamique en prenant pied le plus tôt possible dans le monde de l’entreprise afin de se familiariser avec les contraintes et codes inhérents à la vie au travail".
Le parrainage des jeunes par des adultes bénévoles peut apporter une aide précieuse à des jeunes dépourvus de réseaux relationnels ou susceptibles d’être victimes de discriminations liées à leur origine ethnique ou leur lieu d’habitat.
La mobilisation des contrats aidés peut aussi constituer aussi dans certains cas un levier facilitant une insertion professionnelle durable. Les emplois d’avenir, qui visent des jeunes peu ou pas qualifiés, sont particulièrement adaptés aux jeunes NEET. Plus de 5200 emplois d’avenir ont été conclus en région Centre depuis leur lancement en novembre 2012 et dans 9 cas sur 10, les bénéficiaires se sont engagés dans un parcours de professionnalisation. Le Contrat Unique d’Insertion (CUI) permet aussi à des jeunes, inscrits à Pôle emploi depuis plus d’un an, de bénéficier d’un contrat (CDD ou CDI), souvent à temps partiel, conclu avec un employeur du secteur non-marchand (collectivités, associations, …) ou du secteur marchand.
Enfin, Le contrat de génération qui prévoit l’embauche d’un jeune en CDI couplé avec le maintien en emploi ou le recrutement d’un salarié senior peut aussi être mobilisé car s’il s’adresse à tous les jeunes, y compris des jeunes diplômés ayant acquis déjà une certaine autonomie.


Trois départements retenus sur la "Garantie jeunes"

Autre dispositif soutenu par l’Union Européenne, la Garantie jeunes est entrée en vigueur en France le 1er octobre 2013 à titre expérimental sur 10 territoires. Elle consiste en un accompagnement renforcé de jeunes NEET en situation de grande précarité qui bénéficient en plus d’une allocation mensuelle de 434 euros. Public visé ? Des jeunes en situation de décohabitation avec leurs parents et à très faibles ressources.
Trois départements de la région, le Cher, l’Indre et l’Indre et Loire, ont été retenus pour expérimenter en 2015 cette mesure qui devrait être généralisée sur tout le territoire en 2016. La Garantie Jeunes et l’Initiative européenne de la jeunesse poursuivent donc bien un même but : le retour à l’emploi des jeunes NEET. Pour autant ces dispositifs, faisant tout deux appel à des crédits communautaires, sont exclusifs l’un de l’autre.
Lors du troisième sommet européen pour l’emploi le 8 octobre dernier à Milan, les chefs de gouvernement ont souhaité que la mobilisation de ces fonds européens dédiés aux jeunes s’accélère. Espérons que 2015 verra naître dans ce cadre de nombreuses initiatives susceptibles de redonner espoir à des jeunes qui ne veulent pas devenir une génération sacrifiée.
 

 

Liens utiles :

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